RE-VRAC Belgium - Premier baromètre sur le vrac et le réemploi d’emballages : Le secteur est prêt, mais la demande des consommateurs est à la traîne

Bruxelles, le 24/11/2025 - Grâce à des systèmes logistiques éprouvés, une conviction sans faille du secteur et un ancrage culturel fort, les entreprises belges disposent de tous les atouts nécessaires pour populariser davantage le réemploi d’emballages et le vrac. Cependant, pour que ces systèmes deviennent des alternatives courantes aux emballages à usage unique, il est primordial de renforcer l'engagement des consommateurs.

Cette affirmation repose sur les résultats du premier baromètre économique vrac et réemploi national ​ : RE-VRAC Belgium, fruit d’un partenariat entre Fost Plus et ConsomAction. Il s’agit d’une première analyse qui pose les bases pour suivre, année après année, l’évolution économique, sociétale et opérationnelle du vrac et du réemploi en Belgique.

Un marché en croissance, porté par l’innovation mais freiné par des obstacles systémiques

90 % des entreprises du vrac et 80 % des acteurs du réemploi, qui ont répondu au baromètre, ont vu le jour après 2010, témoignant d’un essor récent mais d’une maturité opérationnelle. Pour le vrac, la croissance rapide s’explique par l’usage des technologies simples et des pratiques commerciales qui ne nécessitent pas de lourds investissements industriels. La réutilisation repose sur une longue tradition en Belgique, notamment pour des boissons comme les jus et la bière. La majorité des entreprises interrogées sont de petite taille, avec 1 à 2 équivalents temps plein en moyenne, parfois complétées par de l’aide bénévole.

Le chiffre d’affaires lié au réemploi progresse en moyenne de 11 % par an (2022-2024), tandis que le vrac affiche une croissance annuelle de 7 %. Plus de la moitié (58 %) des entreprises interrogées génèrent déjà une marge opérationnelle positive, notamment dans le transport et l’HoReCa B2B, où les systèmes sont matures et compétitifs grâce à des modèles de consommation plus prévisibles. À l’inverse, le retail, l’HoReCa B2C et le e-commerce affichent une rentabilité plus faible, reflétant des secteurs plus dépendant des habitudes individuelles du consommateur et marqués par des marges de rentabilités plus réduites.

« Ce baromètre confirme que la Belgique dispose d’une base solide et d’un fort potentiel pour faire du réemploi et du vrac les nouveaux standards d’un marché circulaire. Cependant, on remarque que de nombreux acteurs semblent attendre que le marché atteigne un niveau de maturité où la production et la consommation durable soient des actes simples et compétitifs en termes de coûts de production et logistique – une impasse qui freine le progrès. Pour sortir de ce cercle vicieux, il est indispensable de mettre en place des mécanismes capables de transformer le potentiel latent en une véritable adoption par le marché », déclare Sylvie Droulans, directrice de ConsomAction.

Le vrac : une consommation plus responsable, mais pas encore ancrée dans nos habitudes

Le marché du vrac est fortement dominé par l’alimentaire, même si le vrac non alimentaire (cosmétiques, produits ménagers, et d’hygiène), progresse. La gamme de produits varie considérablement. Les produits en vrac complètent généralement les produits préemballés et ne constituent pas un modèle exclusif. Un tiers des répondants au baromètre affirment que plus de la moitié de leurs références en vrac sont d’origine belge et qu’une majorité de celle-ci parcourt moins de 50 km, ce qui témoigne d’une volonté de proximité forte dans l’assortiment proposé et d’un soutien aux acteurs locaux.

Parmi les principaux obstacles à l’adoption du vrac, on retrouve :

Le réemploi : une dynamique forte, freinée par le coût et la chaîne logistique

Avec 43% des emballages ménagers et 82% des emballages industriels (en poids) sur le marché belge déjà réutilisables¹, la croissance est tangible. Toutefois, pour les répondants au baromètre, le coût des emballages réutilisables reste le principal frein de son implémentation : leur prix unitaire est souvent supérieur à celui des emballages jetables, ce qui se répercute sur les comportements d’achat des consommateurs.

Les entreprises interrogées citent comme obstacles majeurs :

Un enjeu collectif : rendre le vrac et le réemploi accessibles et attractifs

Selon le baromètre environnemental Fost Plus 2024², 56 % des Belges considèrent le changement climatique comme un enjeu majeur et 80% jugent qu’il y a trop d’emballages jetables. Ainsi, 82 % trient toujours leurs déchets à la maison. Pourtant, seuls 33 % déclarent choisir des emballages réutilisables.

Ce décalage entre intention et action souligne la nécessité de solutions pratiques, d’incitations et d’une réglementation plus forte.

« Le changement doit être porté par l’ensemble des acteurs économiques. Les entreprises réclament un cadre plus clair qui leur garantisse une sécurité à long terme. Les consommateurs ont besoin d’un meilleur accompagnement afin que le choix vers des pratiques durables devienne une évidence. Notre ambition est claire : la réutilisation et la prévention, en plus du recyclage, sont les leviers dont nous avons besoin pour évoluer vers une chaîne véritablement durable pour les matériaux d'emballage. » souligne Valerie Bruyninckx, porte-parole de Fost Plus.

¹ Chiffres Fost Plus et Valipac 2024

² https://www.fostplus.be/fr/barometre-environnemental

À propos du baromètre

Le baromètre économique belge du vrac et du réemploi d’emballages, réalisé en 2025, dresse un état des lieux inédit de la filière et du secteur en Belgique. Les résultats reposent sur un échantillon limité, constitué notamment des innovateurs du secteur, et servent de base pour suivre l’évolution du marché. Ils mettent en lumière les leviers et défis pour réduire les déchets d’emballages et accélérer la transition vers une économie circulaire.

À propos de ConsomAction

ConsomAction est la fédération belge des acteurs de la consommation responsable et de l’économie circulaire : vrac & réemploi des emballages, éthique & durable. Elle milite et sensibilise à la préservation des ressources, à la réduction des déchets et du gaspillage. Elle guide et conseille les acteurs économiques, alimentaires et non-alimentaires, vers des pratiques engagées sur base de leurs besoins communs et spécifiques et regroupe les intérêts des secteurs pour en être le porte-voix. Elle met en lien les acteurs locaux et rend la Consom’Action accessible à tous, dans le respect de toute la chaîne de valeur, du producteur au consommateur, du contenant au contenu.

ConsomAction, c’est la fédération belge des professionnels du vrac, du réemploi, de la consommation durable et de l’économie circulaire. Nous rassemblons commerces, fournisseurs, producteurs, prestataires de services et Horeca autour d’un modèle local, éthique et à faible impact. Ensemble, nous portons une voix collective et crédible pour transformer durablement nos modes de production et de consommation.